Samedi 24 avril 1993, 21h
Tout le monde a un jour fredonné « L’aéroport de Fiumicino » ou « Senor ou Senorita », deux « presque tubes » qui affichent aujourd’hui leurs dix ans sans une ride. Et depuis ce temps, Romain Didier poursuit son bonhomme de chemin, un peu en marge des sentiers de la renommée, écrasé comme tous les véritables talents par la nullité érigée en argument de vente que nous assènent à grands coups de promotion médiatique les marchands de soupe. Né «par hasard» un 2 novembre à Rome, de parents musiciens, Romain Didier fut longtemps pianiste de bar jusqu’à sa rencontre avec Nicole Croisille qui lui proposa d’enregistrer son premier disque en 1980. Depuis, six autres albums se sont succédés, soit une bonne septantaine de chansons qui sont autant de perles rares. Excellent instrumentiste, chanteur à la voix chaude et prenante, fin parolier, interprète sensible et drôle et compositeur talentueux, ce jeune quadragénaire n’a pas fini de nous enchanter. Et son dernier disque, où il égrène chansons anciennes et nouvelles accompagné seulement de son piano et de l’accordéon de Thierry Rocques, est une pure merveille. Les chanteurs français de cet acabit sont rares : ne le manquez sous aucun prétexte !